Comment obtenir une réelle participation des citoyens dans les conversations qui les concernent ?

La mobilisation citoyenne est devenue un enjeu central pour les organisations municipales et les organismes de concertation territoriales. On cherche de plus en plus à impliquer activement les résident·es dans les processus de prise de décision, reconnaissant ainsi la valeur de leurs voix et de leurs perspectives uniques. Ça reflète la recherche d’un idéal plus démocratique, plus transparent et plus responsable, où les citoyen·nes jouent un rôle actif dans la définition des politiques et des projets qui façonnent leur collectivité.

On assiste en effet de plus en plus à un foisonnement de nouveaux modèles de gestion et de gouvernance alternatives : leadership collaboratif, démocratique, participatif ou partagé, sociocratie, organisation libérée et toutes les formes organisationnelles de gestion en co (cocréation, codéveloppement, etc). Il semble qu’il ne se passe pas un mois sans qu’apparaisse dans le vocabulaire courant une nouvelle expression au goût du jour pour désigner cette tendance.

Malgré cette abondance, l’atteinte de ces idéaux demeure un défi de taille pour les organisations, qui se résume par deux grandes questions :

• Comment mobiliser les parties prenantes au sein d’une organisation (pour de vrai) ?
• Et comment obtenir une réelle participation des citoyen·nes dans les conversations qui les concernent ?

Ce sont des questions qui teintent nos pratiques d’accompagnement au quotidien.

Genevieve Meloche et moi avons collaboré une partie de l’hiver à une démarche de consultation citoyenne de quartier. La démarche aboutissait à un grand rendez-vous citoyen, un événement de consultation composé de cinq espaces créatifs pour rêver, créer, inventer et jaser des enjeux du quartier. L’équipe mobilisée par le projet a réussi à réunir 250 personnes un soir de semaine dans un quartier de Montréal pour rêver ensemble et discuter de ce qui devrait être fait pour améliorer les conditions de vie dans le quartier.

On y a vu :

• un groupe de mamans monoparentales venues produire avec leurs enfants la maquette des changements qu’elles aimeraient voir dans leur parc de quartier.
• la gang de la maison des jeunes en train de jouer aux legos géants et de danser devant le trio jazz.
• des enfants qui jouent courent et rient partout
• des voisin·es qui appellent leurs amis pour qu’ils viennent voir ça.
• des dizaines de souhaits dans notre cerisier en fleur.
• un vieil homme de la Société d’histoire en train de regarder les photos d’archives.
• des hispanophones, anglophones et même une personne d’origine sri lankaise qui avait pris la peine de faire traduire en anglais ce qu’il voulait pour son quartier.

On a été profondément ému·es par la manière dont ces citoyen·nes ont investi leur quartier, ont pris la parole et se sont complètement appropriés l’espace. On avait donc envie de partager quelques réflexions sur la mobilisation citoyenne qui nous ont animées en s’appuyant sur un cas concret ainsi que certaines analyses et apprentissages qui ont découlent  de nos expériences et notre parcours dans son ensemble.

1- Pourquoi mobiliser?

La réponse simple est qu’une démarche de mobilisation citoyenne assure que les politiques et les projets du quartier reflètent les besoins et les aspirations des personnes concernées par les décisions. Ce type de démarche demande de recueillir l’avis de tous et toutes, de solliciter la participation des un·es et des autres, mais aussi de réveiller un esprit collectif, une cohésion de groupe, une dynamique de coopération, voire de solidarité. Il s’agit de mobiliser les personnes concernées autour d’un objectif commun et de mettre en place les conditions favorables à leur engagement.

2- Comment mobiliser?

Ça prend minimalement une équipe-noyau pour piloter la démarche et une intention commune. Dans le cas qui nous intéresse, les membres du comité de planification stratégique qui souhaitaient mobiliser les résident·es du quartier était composé d’une dizaine de représentant·es d’organisations actives dans le quartier.

Au fil des rencontres, un modèle de co-développemment s’est dessiné avec ce comité. Il s’est résumé en quatre intentions phares :

• Donner du sens à la démarche.
• Se donner les moyens de découvrir.
• Expérimenter un espace où la parole de chacun.e compte.
• Être ouvert aux remises en question.

La démarche de planification de la consultation citoyenne qui en a finalement découlée s’inspirait de l’approche de l’enquête appréciative et du design thinking et s’est déclinée en différentes phases :

1. Découverte pour mieux comprendre et définir le terrain de jeu.
2. Expérimentation pour explorer des expériences concrètes, analyser la situation et imaginer des solutions avec les citoyens.
3. Passer à l’action pour s’engager dans les pistes de solution identifiées collectivement.

À chaque étape, nous avons planifié une série d’actions de recherches et de consultation qui visaient à faire émerger une divergence d’idées ou une convergence de solutions.

Ça, c’est une partie de la théorie. Mais en pratique, ça a marché comment?

Il faut aller lire l’article complet sur le blogue de Geneviève pour le découvrir 😏

Bonne lecture!